Histoire de ma peau

J’ai commencé à souffrir d’acné à ma majorité, l’âge ou les autres commençaient à en sortir. J’ai tout essayé, les antibiotiques, les crèmes qui décolorent les draps et décapent la peau. Et plein de lotions, de crèmes de parapharmacies tout à fait inefficaces sur moi, de la phytothérapie, etc…

Enfin, non, pas tout, le roaccutane, je n’ai pas voulu, choix qui a fait que j’ai bien souvent du changer de dermato quand ils ne me proposaient plus que ça. Jusqu’à en trouver une qui comprenne et qui trouve d’ailleurs que mon cas est trop léger pour ce médicament. Il y avait des périodes de mieux, puis après les antibiotiques, le retour, à chaque fois.

Parfois je me suis découragée, je n’en pouvais plus de me tartiner de crème tous les soirs de ma vie, sans jamais guérir. Et les conséquences sur ma peau suivaient.

J’ai trouvé du maquillage non comédogène en pharmacie, et appris a caché les dégâts.

On m’a dit que ce n’était pas l’alimentation, puis que l’alimentation jouait peut être, puis que j’avais une intolérance au gluten, et que je devais éviter les produits laitiers aussi. Alors j’évite le gluten. Je n’ai pas vraiment fait de test, mais mes ernières vacances en France à dévorer des baguettes et la sentence qui a suivi montrent que c’est une piste non négligeable.

Beaucoup de gens voient ça comme un problème bénin, pas comme une maladie. Et c’est vrai qu’il y a pire comme souffrance. Mais pour autant, l’acné adulte est difficile à vivre. Longtemps ça m’a complexé. Longtemps je me suis comparée aux autres, et demandé ce qui n’allait pas chez moi pour mériter ces boutons sur mon visage. Quand on a de l’acné, on se voit  aussi plus défiguré qu’on ne l’est.  Souvent, l’acné ne me choque pas du tout chez les autres.

Et puis un jour j’ai accepté que ce n’était pas de ma faute, que je faisais de mon mieux, et que je ne méritais pas moins d’être aimé parce que j’avais des boutons. Mon acné, c’est la faute à pas de chance, un système immunitaire un peu déglingué, ou un gène défectueux, qui sait. J’ai pris un peu plus confiance en moi, et j’ai appris a considéré avec philosophie le bouton qui ne manque pas de venir en plein milieu du visage les jours de premiers rendez-vous. Et j’ai oublié l’idée d’avoir une peau parfaite, sans cicatrices.

Il y a maintenant plus d’un an, je suis passée d’une pilule micro dosée à une plus forte, pour d’autres raisons que ma peau, et là miracle, mes boutons se sont fait la malle. Avec quelques exceptions parfois qui me font ressortir mon tube de crème fissa. Mais quand même il y a une amélioration plus que notable. Certes ce n’est pas la solution idéale et définitive, mais c’est déjà une solution, et je suis beaucoup mieux dans ma peau depuis.

L’acné, ce n’est pas la plus grave des maladies certes, mais ça gâche un peu le quotidien de beaucoup. De mon point de vue de profane, il y a pas mal de progrès à faire dans la prise en charge mais surtout en termes de recherche sur les causes et les traitements.